Le caplan est en avance cette année. Il bat des records. Il a déjà commencé à rouler sur la rivière Brochu en vue de pondre et de féconder ses œufs. Chez nous, le Trois-Barils ferme ses portes après près d’un demi-siècle d’existence. Une dame roule sur le boulevard La Salle et s’exclame : ça sent la mort à Baie-Comeau.
Permettez-moi de ne pas être tout à fait d’accord avec elle. L’économie tourne au ralenti, mais Baie-Comeau est loin d’agoniser. Ces fermetures à répétition, faute de main-d’œuvre ou pour des raisons liées au contexte économique régional, et ces nombreuses boutiques vides dans les centres commerciaux nous laissent songeurs. Mais on oublie qu’il y a aussi plusieurs entrepreneurs, souvent dans la jeune trentaine, en train de construire l’économie de demain.
Ces hommes et ces femmes de vision sont une source d’inspiration. Leur détermination fouette la torpeur qu’on craint de voir s’installer. Elle dynamise notre paysage économique et nous fait oublier que les grands projets économiques tardent à se réaliser. La patience constitue la règle d’or en cette matière. Le Québec est en bonne voie de surmonter les affres de la récession économique qui le guettait et, avec lui, beaucoup de municipalités comme Baie-Comeau et de régions comme la Côte-Nord.
Quand on consulte le passé, on découvre vite que nos bâtisseurs sont venus d’ailleurs. Quand on scrute le présent, on constate également que plusieurs entreprises ont été fondées par des personnes qui ont adopté notre région. Les exemples sont nombreux, il suffit de regarder autour de soi.
Nos institutions sont dynamiques. Qu’il suffise de penser à la Corporation de gestion du port de Baie-Comeau et à ses grandes espérances, à ID Manicouagan, fruit d’une concertation louable et dépositaire d’une vase expertise, au Cégep de Baie-Comeau qui assume avec enthousiasme et originalité la vision qu’en avait Mgr Labrie, celle de former des personnes compétentes et qualifiées, aptes à diriger la région pour la conduire sur des sentiers verdoyants. Le Cégep joue pleinement son rôle avec les nouveaux programmes qu’il a su implanter et l’accueil d’étudiants étrangers.
La MRC de Manicouagan a également entrepris de positionner notre région sur l’échiquier sociopolitique du Québec pour amorcer le déclin de notre population, une source incommensurable d’inquiétude. Quand on ouvre les yeux pour s’intéresser à autre chose qu’aux problèmes, on découvre rapidement que notre région est devenue une nouvelle terre d’accueil pour de nombreux immigrants.
Notre région demeure une terre d’espoir et d’avenir pour ceux et celles qui ont dû fuir leur pays d’origine, où, comme en Ukraine, la turbulence occasionnée par la guerre menace de détruire des vies et des familles entières. La guerre constitue en soi un crime qui devrait être puni devant le tribunal de l’humanité. Elle est le fruit de l’incompréhension et du mépris de la vie. Aujourd’hui, nous avons réalisé un grand vœu des années soixante : il y a de plus en plus de personnes qui deviennent des citoyens du monde en adoptant de nouveaux pays. Malheureusement, ce n’est pas toujours pour le meilleur quand, comme c’est le cas actuellement aux États-Unis et au Québec, on y transpose les conflits qui opposent leurs nations d’origine.
Je me suis un peu trop éloigné de mon sujet. Le message que j’aimerais partager avec vous, c’est qu’il y a de l’espoir tant qu’on y croit et qu’on le désire intensément. Il en va de même pour la relance économique de notre région. Il faut saluer les initiatives mises de l’avant par la Ville de Baie-Comeau avec son service économique. Nos municipalités sont appelées à relever de grands défis et nous nous devons comme citoyens d’apporter notre soutien et notre appui à nos élus.
Cette semaine, j’entendais un élu suggérer de rebaptiser le boulevard La Salle du nom de Brian Mulroney. J’ai trouvé que c’était une idée formidable. En plus de saluer un homme qui était fier de sa ville natale, cela lui donnerait une visibilité accrue. Et pour tous les citoyens, des ailes pour relever les grands défis de demain. La reconnaissance, c’est une manière de se souvenir d’où l’on vient, de qui nous a fait, et vers où nous nous en allons.
Le caplan roule à la rivière Brochu et l’usine de Résolu est toujours fermée, mais l’avenir nous tend les bras avec son lot de surprises qu’on espère plus agréables les unes que les autres. Souvenons-nous de la phrase phare d’un célèbre politicien des États-Unis : « Ne demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, mais bien ce que vous pouvez faire pour votre pays ». Notre pays, c’est la Côte-Nord.
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