Deux décès en une semaine dans une résidence de Baie-Comeau

7 août 2013
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Baie-Comeau – La Sûreté du Québec (SQ) enquête sur deux décès subits survenus les 21 et 27 juillet dans une résidence intermédiaire pour personnes en déficience intellectuelle, située sur la rue Martel-de-Brouage, à Baie-Comeau.

Marlène Joseph-Blais

La SQ précise que, pour le moment, rien ne laisse croire à des causes criminelles expliquant ces décès. Cependant, si le coroner a demandé que des enquêtes soient menées, c’est que certains éléments ont pu permettre de penser que ces morts ont été causées par des facteurs autres que naturels. «Dans le cas d’une mort naturelle, si les circonstances ne sont aucunement obscures ou suspectes, on ne sera pas appelés», indique la sergente Nathalie Girard, agent d’information à la SQ.

Au Centre de protection et de réadaptation de la Côte-Nord (CPRCN), la directrice du programme de réadaptation en déficience physique, déficience intellectuelle et troubles envahissants du développement, Nadine Lachance, affirme que la dernière situation semblable, soit l’ouverture d’une enquête concernant le décès d’un bénéficiaire, remonte à dix ans. Mentionnons qu’un lien contractuel unit le CPRCN à cette résidence, puisqu’il lui confie des personnes nécessitant des soins et s’assure de la qualité des services offerts en effectuant des visites régulières sur les lieux.

Deux cas isolés

Dans le premier cas, une femme de 36 ans a subitement perdu la vie dans cette résidence qui comptait cinq bénéficiaires avant que les deux événements rapportés ne surviennent. «Cette investigation tend à démontrer qu’il s’agirait d’une mort naturelle», avance la sergente Girard, bien que l’enquête n’ait toujours pas été close par le poste de la MRC Manicouagan, chargé du dossier. Nadine Lachance rapporte que le coroner, Dr Arnaud Samson, a conclu à une mort naturelle. «J’ai demandé, à trois reprises, qu’est-ce qu’on aurait pu faire pour éviter ce décès et le coroner m’a assuré que rien n’aurait pu être fait pour empêcher que cette mort-là ne survienne», relate-t-elle.

Le deuxième événement, survenu le 27 juillet, concerne un homme de 47 ans. «Ce n’est toujours pas déterminé, mais tout porte à croire que la cause n’est pas criminelle», mentionne Mme Girard, en spécifiant que c’est la division des enquêtes régionales de la Côte-Nord qui mène ce dossier. Le directeur des ressources humaines par intérim du CPRCN, Bill Noël, soutient que, si les conclusions prouvent que le décès n’est pas naturel, des actions seront entreprises. «On est confiants de la qualité des services qu’on donne, mais si l’enquête démontre qu’il s’agit d’un accident, on ouvrira une enquête de notre côté pour voir ce qui s’est passé, si le protocole de soin a été suivi et si des améliorations doivent être apportées», dit-il.

«Un événement du genre nous permet de nous questionner sur la qualité des soins et services offerts. Mais c’est un travail que l’on fait déjà au quotidien», observe Nadine Lachance, qui rappelle que des bénéficiaires sont toujours sur place dans l’établissement et qu’on doit continuer de les assister comme il se doit. «On supporte la ressource, c’est certain qu’il y a eu un choc. Des gens ont eu besoin d’une petite pause et d’aide psychosociale. Les employés d’une autre ressource apportent aussi leur support», ajoute-t-elle.

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