Le Colonel McCormick, un homme à découvrir

15 juillet 2015
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Baie-Comeau – La Société historique de la Côte-Nord (SHCN) convie la population et les touristes à son exposition estivale sur le thème McCormick, le Colonel et son histoire. D’un panneau d’information à un autre, les gens découvriront Robert Rutherford McCormick d’une façon autre que comme le fondateur d’une papetière et d’une ville, celle de Baie-Comeau. 

Charlotte Paquet

Dans une visite dirigée par Daniel Montigny, le jeune guide à l’emploi de la SHCN pour l’été, le Manic a pu parcourir l’exposition et réaliser jusqu’à quel point la vie du Colonel McCormick a été bien remplie jusqu’à son décès, survenu tout juste avant l’inauguration d’un monument en l’honneur de ses 75 ans sur le terrain de l’usine de Baie-Comeau. 

L’exposition dévoile en textes et en images les grands moments de la vie de l’homme, et ce, grâce à de nombreux documents d’archives, à des photographies et à des anecdotes intéressantes. McCormick se révèle avec ses grandes qualités de leaders et de visionnaire.

On dit que la pomme ne tombe jamais loin du pommier et, dès le début de la tournée-découverte, les visiteurs s’en rendent compte. En effet, dans sa famille, autant du côté paternel que maternel, plusieurs personnes ont fait de grandes choses. Son père a notamment été ambassadeur des États-Unis en Russie et à Londres.

McCormick, le Colonel et son histoire transporte aussi les gens à l’époque des études de l’homme qui, en 1907, a reçu son diplôme d’avocat. Un an plus tard, il ouvrait son propre cabinet et, en 2015, celui-ci est toujours en opération. En parcourant l’exposition, on découvre aussi le Colonel comme correspondant de guerre pour le journal Chicago Tribune, qui appartient à la famille de sa mère. L’homme partira au front pendant la Première Guerre mondiale.

Le papier journal

En prenant les rênes du journal avec un cousin, il a décidé de fabriquer son propre papier journal. C’est ainsi que commencera son aventure en sol canadien. Les visiteurs apprennent que l’homme a ouvert une papetière à Thorold, en Ontario, en 1912. Comme il manquait de bois pour approvisionner son usine, il s’est alors tourné vers le Québec, notamment vers Shelter Bay (aujourd’hui Port-Cartier) et Baie-des-Cèdres (devenu Franquelin).

Informé de l’existence d’un territoire de 5 000 km carrés de forêt mis aux enchères à l’est de la rivière Manicouagan, il a décidé d’acheter. Il y construira une usine de pâtes et papiers et une centrale hydroélectrique. La papetière sera inaugurée en présence du premier ministre Maurice Duplessis et de Mgr Napoléon-Alexandre Labrie en juin 1938.

Maintenant bien installé dans la ville qu’il a fondée l’année précédente, le Colonel McCormick déclarera que les aventures de Shelter Bay et Franquelin auront finalement été un laboratoire d’étude de l’ingénierie de la Côte-Nord, «une école pour les conquérants de la forêt et des intempéries», peut-on lire en visitant l’exposition.

À sa mort, en 1955, la fortune de Robert Rutherford McCormick était évaluée à 55 millions de dollars.

100e anniversaire

L’exposition 2015 est réalisée à l’occasion du 100e anniversaire de la première visite de Robert R. McCormick sur la Côte-Nord, de son 135e anniversaire de naissance et du 60e anniversaire de son décès.

Comme l’indique l’archiviste de la SHCN, Catherine Pellerin, «c’est un personnage important pour l’histoire moderne de la Côte-Nord, car c’est lui qui débute l’industrialisation de la région. C’est le premier à avoir vu la Côte-Nord pour ce qu’elle est, c’est-à-dire une région au potentiel immense. Ce que les gens connaissent de lui, c’est bien peu lorsqu’on regarde tout ce qu’il a accompli.»

L’exposition se poursuit jusqu’au 13 septembre, de 10 h à midi et de 13 h à 18 h, à la Maison du patrimoine Napoléon-Alexandre-Comeau, sur Place La Salle, à Baie-Comeau. À compter de la mi-août, l’horaire sera réduit.

Photo 1 : Le Manic

BV 1 : Un jeune guide, Daniel Montigny, mène les visiteurs à la découverte de Robert Rutherford McCormick.

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