Climat de travail sous tension à Manic-5

Par Charlotte Paquet 18 février 2016
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Baie-Comeau – Les relations de travail sont tendues entre Hydro-Québec et ses employés de la centrale Manic-5. Au cours des dernières semaines, trois travailleurs ont été suspendus pour harcèlement à l’égard d’un confrère, et ce, pour des périodes variant d’une journée jusqu’à deux semaines.

« À la suite d’événements survenus à Manic-5, la direction a pris des mesures disciplinaires envers des employés pour assurer le respect de la politique Tolérance 0 en matière de harcèlement », se limite à confirmer la porte-parole de la société d’État, Julie Dubé.

Selon le président du local 1 500 du Syndicat des employés de métier, Michel Martin, un litige entourant l’application de la convention collective est à l’origine de l’affaire. Au départ, l’employeur n’aurait pas respecté l’ancienneté des travailleurs sur la liste de rappel en réclamant au boulot un employé comptant sept mois de service pendant que d’autres, avec quatre ans d’ancienneté, demeuraient au chômage.

Sur les lieux de travail, les choses se sont corsées. Trois employés auraient fait savoir leur façon de penser au principal concerné. « Ç’a créé des frictions et c’est humain. Il y a des paroles qui ont été dites, mais, d’après moi, ce n’est pas du harcèlement », indique le président. Il ajoute : «Je ne suis pas d’accord avec ça moi aussi. J’ai passé un mot à mes travailleurs pour leur dire qu’ils n’avaient pas le droit de faire ça. »

Aucune plainte pour harcèlement n’a été portée, selon M. Martin, qui parle plutôt des résultats d’un climat de travail malsain. Le recours à la sous-traitance, pendant que des dizaines d’électriciens, de mécaniciens et d’autres employés de métier sont en chômage, n’est pas pour aider non plus, précise-t-il.

Les parties s’entendent

Dans un premier temps, Hydro-Québec aurait imposé à ses trois employés des suspensions pour des périodes indéterminées, le temps de mener une enquête à l’interne. Le syndicat est intervenu. Finalement, les deux parties se sont entendues pour ramener la durée à une seule journée dans le cas de deux travailleurs et à deux semaines pour le troisième.

L’employeur et le syndicat ont également convenu d’y aller avec un arbitrage accéléré pour éclaircir la question de l’application de la convention collective concernant la liste de rappel. Le rendez-vous est fixé au 18 mars. Jusqu’à six mois pourraient cependant s’écouler ensuite avant qu’une décision ne soit rendue.

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