Yvonne Martel fête ses 100 ans

Par Charlotte Paquet 23 mars 2016
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Baie-Comeau – La Manicouagan compte une nouvelle centenaire. Yvonne Martel a franchi ce cap entourée de sa famille, le samedi 19 mars, à l’occasion d’une petite fête organisée pour la circonstance.

Bien installée dans un fauteuil au Centre d’hébergement N.-A.-Labrie, où elle réside depuis quelques années, la jubilaire a accueilli ses proches et quelques amis avec son habituel sourire un tantinet timide. « Maman, c’est une femme qui était effacée et timide », raconte sa fille Monique.

De sa voix toute frêle, Mme Martel avoue que jamais elle n’aurait pensé vivre jusqu’à 100 ans. Interrogée pour savoir si elle trouve les journées longues, elle a rapidement répondu par la négative. « Je suis encore autonome », a-t-elle ajouté d’une voix un peu plus forte cette fois-ci.

Casser maison à 95 ans

Mariée à Joseph Perron, de qui elle aura huit enfants, Mme Martel est devenue veuve en 2007. Le couple a élevé en bonne partie sa famille dans sa résidence de la rue Babel.

Lorsqu’elle a perdu l’amour de sa vie, la dame a continué d’habiter son chez-soi. À 95 ans, il lui a cependant fallu se rendre à l’évidence : elle ne pouvait plus habiter seule dans sa maison.

La Résidence Raymond D’Auteuil a alors accueilli sa nouvelle locataire. Comme le raconte son fils Georges, elle aura emménagé dans son appartement pour un court laps de temps finalement puisqu’après un an et demi passé-là, où elle s’est fait des amis et a joué aux cartes, elle est tombée et s’est fracturée une hanche.

Mme Martel a été hospitalisée. Le verdict est tombé : son degré d’autonomie était trop atteint pour lui permettre de retourner dans son petit logis. Après avoir passé quelques mois dans l’attente d’une place, celle qui est un peu confuse aujourd’hui réside au Centre d’hébergement N.-A.-Labrie de Baie-Comeau depuis près de trois ans.

Bien, mais…

Le nouvelle centenaire semble apprécier sa fin de vie à la résidence où elle se trouve, mais jusqu’à un certain point. « Elle est bien ici, mais en même temps, maman est assez lucide pour dire qu’elle serait mieux à la maison », rappelle sa fille Monique.

Et cette maison à laquelle se rattache Mme Martel, ce n’est pas celle de la rue Babel. Il s’agit plutôt d’une demeure de Pointe-Lebel dans laquelle elle a habité avec son époux dans les premières années qui ont suivi leur mariage. « Elle dit qu’elle veut s’en aller dans sa maison à Pointe-Lebel », raconte Monique Perron.

Saint-Eugène de Manicouagan

Un pan de l’histoire d’Yvonne Martel plutôt particulier fait référence à son lieu de naissance. En effet, la dame a vu le jour dans l’ancienne bourgade de Saint-Eugène de Manicouagan, connu aujourd’hui sous le nom du Vieux-Poste.

La centenaire et sa sœur Jeanne, qui réside au Centre d’hébergement Boisvert et dont l’état de santé ne lui a pas permis de participer à la fête de samedi, sont les deux seules citoyennes de Baie-Comeau à avoir vu le jour dans ce minuscule village construit en 1898 autour d’une scierie, celle des frères Amédée et Henri Jalbert, arrivés du Lac-Saint-Jean.

Yvonne Martel est née dans le petit hameau 30 ans avant que le colonel McCormick débarque chez nous pour ouvrir un moulin à papier et fonder Baie-Comeau. C’était aussi 43 ans avant que Mgr N.-A. Labrie crée à son tour une nouvelle ville, Hauterive, sur le territoire même de Saint-Eugène-de-Manicouagan.

Mme Martel Perron avait 11 ans lorsque sa famille a quitté le coin en chaloupe pour élire domicile de l’autre côté de la rivière Manicouagan, à Pointe-Lebel.

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