À son tour, Godbout n’a plus de pompiers

Par Charlotte Paquet 9 août 2016
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Baie-Comeau – Décidément, la guigne s’acharne sur les services de protection incendie des villages situés à l’est de Baie-Comeau. Après Franquelin en novembre 2015, c’est maintenant au tour de Godbout de ne plus avoir de brigade de pompiers.

« C’est très très triste. Je suis vraiment peinée. Depuis le début (élection de novembre 2013), la sécurité incendie, ç’a été mon cheval de bataille. Tout a été donné et payé pour que ça fonctionne », assure la mairesse Nicole Champagne, complètement atterrée.

En poste depuis près d’une quinzaine d’années, le directeur des incendies de Godbout a récemment donné sa démission, prétextant le nombre insuffisant de sapeurs en poste. Aucun des cinq autres pompiers formés n’a voulu assumer la direction du service. Ils ont plutôt choisi de démissionner en bloc le 31 juillet.

« Tout le monde avait leur formation et des habits neufs. On avait un nouveau camion incendie depuis le début de 2014. Oui, c’est une grosse claque », poursuit Mme Champagne, qui a elle-même déjà œuvré comme pompière à temps partiel.

Solution avortée

En août 2015, Godbout avait enclenché des démarches auprès de Franquelin en vue d’une entente intermunicipale pour la protection incendie. « Ça semblait s’en aller vers une entente. On s’entraidait, mais chacun gardait ses pompiers », explique la mairesse.

Or, trois mois plus tard, Franquelin n’avait plus de corps de pompiers, mais pour des raisons différentes de Godbout. Là-bas, c’est la formation et le manque d’équipements qui faisaient défaut. « Ensuite, on a continué tout seul, mais le moral des troupes s’est dégradé lentement », observe l’élue.

Les Godboutois ont été invités à aviser leur compagnie d’assurance de l’absence de protection incendie de proximité. Il y a certes un écart de prime, mais il ne serait pas nécessairement très élevé puisqu’une surprime leur était déjà imposée à ce chapitre.

À la rescousse

Tout comme Franquelin l’a fait, Godbout appelle maintenant Baie-Comeau à la rescousse pour assurer la sécurité de sa population. Une entente verbale entre Mme Champagne et le maire Claude Martel a été conclue le 31 juillet, le temps que les parties s’assoient pour établir un contrat en bonne et due forme.

Une distance de 70 km sépare Baie-Comeau de Godbout. C’est énorme dans une situation d’incendie et Mme Champagne en est bien consciente. « C’est sûr que, quand ils (les pompiers) vont arriver, ça va être un peu avancé », admet-elle d’un ton dépité, même si elle garde espoir dans la renaissance de sa brigade de pompiers.

Entre le moment où la centrale 911 recevra un appel et l’arrivée des sapeurs, un délai d’au moins heure sera nécessaire, évalue l’élue. En hiver, selon l’état de la route 138, ça peut être encore plus long.

Pourquoi ne pas s’être entendue avec Baie-Trinité, située à moins de 40 km à l’est, pour assurer la desserte? La mairesse répond que la municipalité voisine en arrache elle-même avec sa brigade de pompiers.

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