Ça grogne à Matane et Baie-Comeau réagit

Par Steeve Paradis 16 novembre 2016
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Baie-Comeau – Dans la région de Matane, on n’a guère apprécié la décision de Métaux canadiens de choisir Baie-Comeau comme site potentiel pour son usine de silicium métal. Le député de l’endroit est d’ailleurs sorti de ses gonds, mais le maire de Baie-Comeau lui suggère de mieux mesurer ses propos.

 

Pascal Bérubé, député de Matapédia-Matane, a déclaré au cours des derniers jours être stupéfait par la décision de l’entreprise, qui dispose d’un gisement tout près de Matane, gisement qui approvisionnera d’ailleurs l’éventuelle usine de Baie-Comeau.

Le député se dit même prêt à faire une contre-offre à Métaux canadiens pour l’inciter à choisir Matane puisque pour lui, il est hors de question que les ressources du territoire soient traitées à l’extérieur. Pascal Bérubé a refusé d’accorder une entrevue au Manic.

Le maire Claude Martel a plutôt souligné au député que la Côte-Nord et la rive sud ne sont pas des adversaires économiques. Il lui rappelle d’ailleurs que de nombreux citoyens de sa circonscription ont profité et profitent encore des ressources de la Côte-Nord pour bien gagner leur vie.

« Combien de personnes sont venues dans le passé travailler à Baie-Comeau pour les grands chantiers Manicouagan-Outardes? Combien de personnes provenant de la rive sud prennent le bateau Baie-Comeau-Matane chaque semaine pour travailler sur la Côte-Nord, et en forêt en particulier? », demande le maire.

« Si la Côte-Nord fournit près de 40% de l’énergie produite sur son territoire à l’ensemble du Québec, comment pourrait-elle ne pas être dans la course pour l’implantation de cette usine? », a ajouté M. Martel, faisant valoir au passage que « certaines compagnies (forestières de la rive sud) opèrent sur la Côte-Nord sans que les Nord-Côtiers s’insurgent au point d’arrêter leur approvisionnement ».

Quant au député de René-Lévesque et collègue péquiste de Pascal Bérubé, il ne s’offusque pas de cette sortie. « J’aurais probablement fait pareil, lance Martin Ouellet. On est tous deux des députés des régions, les gens veulent qu’on aille au front pour eux. »

Selon M. Ouellet, autant Matane, Baie-Comeau que Bécancour, troisième ville dans la course, ont mis en valeur leurs forces et au final, Baie-Comeau l’a emporté « et la principale raison, c’est le raccordement électrique car il s’agit d’une entreprise très énergivore », a-t-il conclu en assurant qu’il n’y a rien de politique dans cette décision.