Une deuxième vie pour le bois mort des réservoirs d’Hydro

Par Charlotte Paquet 23 décembre 2016
Temps de lecture :

La centrale Outardes-3. Photo Hydro-Québec.

Baie-Comeau – Le bois mort qui flotte à la surface des réservoirs d’Hydro-Québec, souvent pendant quelques années, est loin d’être complètement perdu. À preuve, les travaux de récupération de 240 000 tonnes de bois en longueur et autres débris effectués à Outardes-3 à la mi-novembre ont permis d’en transformer les deux tiers en combustible.

En effet, une industrie de la région a mis la main sur 160 000 tonnes de bois en longueur afin d’alimenter sa chaufferie et les débris non récupérables ont été brulés sur place, explique Julie Dubé, porte-parole d’Hydro-Québec, région Manicouagan.

Sur les réservoirs en exploitation depuis de nombreuses années, la variation du niveau de l’eau le long des vallées escarpées et les conditions climatiques font tomber et se déplacer des débris ligneux. C’est particulièrement le cas en automne en raison des grands vents et des niveaux élevés des réservoirs. Au printemps, la débâcle a également un effet identique.

Même si des estacades sont en place pour freiner leurs déplacements jusqu’aux prises d’eau et que des grilles à débris sont installées à l’entrée de ces prises, il arrive qu’elles soient obstruées. « Cela rend les groupes turbine-alternateur moins efficaces, car il y a moins d’apport en eau à la turbine », souligne Julie Dubé. Les plus gros débris vont jusqu’à endommager parfois des équipements, notamment des vannes et des goupilles.

Opération récupération

La récupération du bois s’effectue en moyenne aux cinq à six ans sur les réservoirs en exploitation depuis les années 60 et 70. Les inspections menées régulièrement par les employés permettent de déterminer quand elle s’impose.

Les travaux sont réalisés par des employés d’Hydro-Québec en collaboration avec un entrepreneur. À cet effet, une entreprise de Baie-Trinité a obtenu un contrat pour une durée de trois ans. Divers équipements sont utilisés pour sortir les billes de bois et autres débris. On peut penser à des embarcations, une chargeuse forestière, une grue et un camion- flèche.

Mme Dubé assure qu’autant que faire se peut, le bois est valorisé par l’entrepreneur. Cela fait partie de son contrat. Évidemment, tout dépend de la qualité de la fibre. Les travaux de la mi-novembre ont permis d’en transformer une bonne quantité en copeaux pour biomasse.