Le maire Montigny veut des « mines » de bitcoins

Par Steeve Paradis 1 février 2018
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Voilà de quoi peut avoir l’air une mine de bitcoins. Celle-ci se trouve en Islande. Photo tirée de Google

Baie-Comeau – La cryptomonnaie, vous connaissez? Cet argent virtuel, du genre bitcoin, nécessite une kyrielle d’ordinateurs et des quantités colossales d’énergie pour pouvoir simplement exister. Le maire Yves Montigny avoue qu’il aimerait bien attirer à Baie-Comeau ce genre d’entreprises, qu’on appelle « mine » de bitcoin.

« On travaille avec tous les partenaires, qu’ils soient dans le bitcoin ou dans d’autres genres de données », a déclaré M. Montigny en marge du récent diner des membres de la Société de développement commercial du Plateau. « Il faut qu’on prenne ce créneau-là pour qu’on soit en mesure de concurrencer d’autres villes dans le monde. On s’est clairement identifié auprès d’Hydro-Québec. »

D’après le maire, qui a qualifié ces projets « d’électro-intensifs », Baie-Comeau a ce qu’il faut pour plaire aux « mineurs » de bitcoin ou d’autre cryptomonnaie. Il ne manque pas d’espace, les grands barrages hydroélectriques sont tout près et le climat estival ne nécessite pas de climatisation à outrance.

« Ici l’été, il n’y a pas de pointe de consommation pour la climatisation, comme dans les grands centres », a-t-il fait valoir. Il faut savoir que tout dépendant du nombre d’ordinateurs en cause, une seule mine de bitcoin peut utiliser plusieurs centaines de mégawatts d’électricité, notamment pour refroidir les machines, qui génèrent beaucoup de chaleur.

En parlant de chaleur générée par les ordinateurs, Yves Montigny s’est permis de rêver en évoquant un projet de centre de données ou de bitcoins « où la chaleur serait récupérée pour, par exemple, un projet de serre ».

Le maire a convenu que le monde de la cryptomonnaie demeure très spéculatif, « mais Baie-Comeau ne peut pas se permettre de dire non à 10, 15 ou 20 emplois », a-t-il répliqué.

Du côté d’Hydro-Québec, on est bien sûr intéressés à accueillir des projets de ce genre. «On a reçu plus d’une centaine de projets», a d’ailleurs souligné Marc-Antoine Pouliot, porte-parole d’Hydro-Québec au dossier, qui parle d’une quantité de cinq terrawatts/heure d’énergie disponible pour les mineurs.

Consciente de la volatilité de la cryptomonnaie, la société d’État tient à assurer ses arrières dans l’aventure, entre autres en faisant payer à l’avance aux promoteurs les investissements que nécessitent leurs futures opérations. Des installations particulières sont en effet nécessaires pour faire transiter pareille quantité d’électricité.

« C’est sûr que pour nous, il y a un potentiel de vente, mais il faut rester prudents. Il y a encore des points d’interrogation, mais il y a aussi des opportunités », enchaîne M. Pouliot, qui évalue à « moins de cinq » le nombre de mines de bitcoins de taille significative au Québec présentement. « Il faut bien comprendre l’industrie en question, ses besoins et il ne faut pas que le cout des transformations nécessaires à son installation soit transféré à nos clients actuels », a-t-il conclu.

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