Festival international pour les survivantes du cancer du sein – Deux anciennes Baie-Comoises s’illustrent au bateau-dragon

Par Charlotte Paquet 4 août 2018
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Voici une partie de l’équipe Seincr’eau. On aperçoit de profil Michelle Gauthier (deuxième à partir de la droite) et Manon Gaudreault, deux rangs derrière elle. Photos courtoisie

Voici une partie de l’équipe Seincr’eau. On aperçoit de profil Michelle Gauthier (deuxième à partir de la droite) et Manon Gaudreault, deux rangs derrière elle. Photos courtoisie

Baie-Comeau – Seincr’eau, une équipe de bateau-dragon de Montréal composée de 22 membres dont deux sont originaires de Baie-Comeau, a réalisé des performances époustouflantes lors du Festival international de bateaux-dragons des survivantes du cancer, tenu en Italie du 6 au 8 juillet. Michelle Gauthier et Manon Gaudreault ont contribué à l’atteinte d’une première place au Québec, d’une deuxième au Canada et d’une neuvième au monde parmi près de 130 formations.

« C’est comme nos olympiques », explique avec entrain Michelle Gauthier en entrevue téléphonique avec le journal Le Manic. Elle fait partie de Seincr’eau depuis trois ans. « On a battu beaucoup de records cette année », admet l’athlète de 43 ans.

À sa première participation au festival international en 2014 aux États-Unis, l’équipe avait pris le 40e rang de l’événement. Cependant, précise la Baie-Comoise d’origine, 10 de ses 22 membres n’avaient alors jamais pagayé ensemble.

Le neuvième rang mondial de l’équipe à Florence, en Italie, lui a d’ailleurs permis de participer à la touchante cérémonie des fleurs à la mémoire des femmes emportées par le cancer du sein, réservée aux 10 meilleures formations. Michelle Gauthier en garde un souvenir précieux.

La pratique du bateau-dragon est née en Chine il y a 2 400 ans et au Canada, une première équipe composée de survivantes du cancer du sein a fait son apparition à Vancouver en 1995, précise sur son site Internet la Fondation du cancer du sein du Québec, qui a importé l’activité au fil des ans. Le Festival international de bateaux-dragons s’apparente un peu à des Jeux olympiques, en ce sens qu’il est présenté tous les quatre ans dans des endroits différents.

Pourquoi ce sport?

En 2014, alors qu’elle poursuivait ses traitements contre le cancer du sein, Michelle Gauthier s’est retrouvée dans un groupe avec des femmes ayant vécu la même épreuve qu’elle et a apprécié ces moments-là. Aussi, quand elle a reçu plus tard un courriel de la Fondation du cancer du sein du Québec qui menait une campagne de recrutement pour la pratique du bateau-dragon, elle a foncé.

« J’avais vu la solidarité et le soutien qu’on pouvoir avoir (pendant ses traitements). J’ai découvert dans l’équipe que j’étais un peu compétitive et je suis tombée dans une équipe qui voulait se donner des défis », souligne-t-elle.

Quand elle a intégré l’équipe de bateau-dragon, Michelle Gauthier était déjà engagée pour une cinquième année dans le Cyclo-Défi Enbridge contre le cancer du sein. En 2015, elle a mené les deux entraînements de front avant d’écarter le vélo pour le bateau-dragon.

Avec Seincr’eau, elle s’est trouvé des amies et pas seulement des coéquipières, dit-elle. Un esprit de groupe particulier réunit les 20 payageuses, leur batteuse (à l’avant dans le bateau) et leur barreuse (à l’arrière), qui passent d’ailleurs du temps ensemble entre leurs entraînements hebdomadaires.

« Notre barreuse, cette année, a dû combattre un autre type de cancer, un lymphome. Deux mois avant (le festival), elle était encore en chimiothérapie », mentionne Michelle Gauthier, qui, comme d’autres, a encouragé la malade en l’assurant qu’elle retrouverait la forme à temps pour l’événement international.

La pratique du bateau-dragon a des effets bénéfiques autant physiques que psychologiques pour les survivantes, selon la Fondation québécoise du cancer du sein. Elle leur ouvre la porte au dépassement de soi et à une camaraderie.

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