Réforme suspendue du PEQ : gros soupir de soulagement au cégep de Baie-Comeau

Par Steeve Paradis 6:00 AM - 12 novembre 2019
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Le directeur général du cégep de Baie-Comeau, Claude Montigny, était particulièrement heureux de constater la marche arrière du gouvernement concernant le Programme de l’expérience québécoise. Photo courtoisie

La marche arrière enclenchée par le gouvernement du Québec en ce qui a trait au resserrement des règles du Programme de l’expérience québécoise (PEQ) a fait pousser un gros soupir de soulagement à la direction du cégep de Baie-Comeau, et bien sûr aux étudiants étrangers qui le fréquentent.

« Le gouvernement a heureusement entendu notre message, qui était en fait le même message lancé par à peu près tout le monde », a déclaré le directeur général de l’établissement, Claude Montigny, qui a avoué lundi « aller beaucoup mieux que la semaine dernière ».

On se rappellera que les nouvelles restrictions au PEQ, qui n’auront finalement duré que quelques jours, identifiaient certains programmes d’enseignement collégial et universitaire priorisés par le gouvernement, sous prétexte qu’ils étaient dans des secteurs où il y a pénurie de main-d’œuvre.

Or, les trois principaux programmes du cégep où on retrouve le plus d’étudiants étrangers, soit Techniques d’aménagement cynégétique et halieutique, nommé TACH par les habitués, Technologie forestière et Techniques de comptabilité et de gestion, ne faisaient pas partie de cette liste. Plus des deux tiers de la centaine d’étudiants de l’extérieur du pays au cégep local sont inscrits à l’un de ces trois programmes.

Outre la possible disparition de programmes que cette réforme aurait pu entraîner, le cégep craignait des « conséquences catastrophiques » sur son recrutement à l’étranger. Ces craintes sont dissipées, pour l’instant.

« On est en période de recrutement présentement. Avec la suspension de la réforme, on peut continuer à faire ce recrutement comme on le faisait auparavant et on peut se servir de nos étudiants internationaux actuels comme ambassadeurs », se réjouissait le directeur.

Ne pas prioriser

Claude Montigny s’attend maintenant à ce que les directions des cégeps, surtout ceux situés en région, soient consultées lorsque le gouvernement de la Coalition avenir Québec voudra revenir sur cette réforme du PEQ. « Mais on s’attend à ce que ça prenne un certain temps avant de revoir cette liste, car ce n’est pas simple, prioriser certaines formations aux dépens de d’autres », argue-t-il.

« En fait, notre position, c’est de ne pas prioriser de formation », a clairement enchaîné M. Montigny. « Chaque personne qui sort d’une formation collégiale, c’est un plus pour le Québec. Tout le monde peut apporter quelque chose, quel que soit son programme. »

La semaine dernière, lors de l’annonce des restrictions, le directeur du cégep se demandait sérieusement comment des formations comme TACH ou Technologie forestière pouvaient être exclus de la liste.

« Actuellement, en technologie forestière, on n’est pas capable de combler tous les besoins du marché. On ne fournit pas, on s’arrache nos étudiants. C’est la même chose en TACH », avait-il alors lancé.

Il avait aussi fait valoir que le recrutement d’étudiants étrangers est une façon de lutter contre la perte migratoire de la Côte-Nord.

« Tous les étudiants internationaux qui sont passés par le cégep sont en emploi, et majoritairement en région. On a le pire bilan migratoire au Québec ici, particulièrement dans la tranche d’âge des étudiants. Ça nous pose plusieurs défis depuis plusieurs années et c’est pour ça qu’on a mis l’accent sur le recrutement international et on a du succès », avait-il ajouté.

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