La livraison de chaudières de viandes décriée auprès des élus de Baie-Comeau

Par Charlotte Paquet 1:42 PM - 20 octobre 2020
Temps de lecture :

Le dossier du commerce itinérant a été abordé à la période de questions lors de la séance du conseil municipal de la Ville de Baie-Comeau lundi soir.

Le dossier de la vente itinérante a monopolisé la majeure partie de la période de questions, lundi soir, à la séance du conseil municipal de la Ville de Baie-Comeau. Mais pas question de matelas, de manteaux d’hiver ou de chaussures comme on l’a déjà vu par le passé, cette fois-ci, la vente de viandes a été au cœur des interventions.

Le copropriétaire du marché IGA extra de Baie-Comeau, Éric Durand, a dénoncé les pratiques d’une entreprise de distribution de viande de Saint-Tite en Mauricie qui, récemment, a convergé vers Baie-Comeau pour s’installer dans un stationnement public du centre-ville du secteur Mingan afin de livrer des chaudières, eh oui!, de différentes variétés de viande à ses clients.

L’entreprise en question avait fait la promotion de ses produits sur les réseaux sociaux et pris les commandes en ligne au cours des semaines précédentes.

« Ça rentre en concurrence directement avec moi et avec d’autres boucheries », a martelé Éric Durand, en parlant de vente de viandes en quantité industrielle. Pendant qu’il interpellait les élus en s’informant de la réglementation en vigueur, assis dans la salle, deux copropriétaires de la boucherie Les trois p’tits cochons étaient tout ouïe.

« Veux veux pas, ça nous rentre dedans », a ajouté le marchand. Il a réclamé l’intervention du conseil municipal pour éviter que pareille pratique ne se répète au détriment de commerçants qui, a-t-il rappelé, ont pignon sur rue à Baie-Comeau et paient des taxes municipales.

Pouvoirs limités

« Vous prêchez à un convaincu », a rapidement souligné le maire Yves Montigny. Il a admis que les pouvoirs de la Ville au chapitre de la réglementation en matière de vente itinérante sont limités, même si des avancées ont été réalisées avec le temps.

« Je ne peux pas empêcher la livraison de produits de transaction qui ont été vendus à l’extérieur. Ce qu’on ne souhaite pas et qu’on ne veut pas et qu’on donnerait une contravention, c’est de vendre ici, de solliciter ici des nouveaux clients », a poursuivi le premier magistrat.

De son côté, le directeur général de la municipalité, François Corriveau, a invité les citoyens de Baie-Comeau à se serrer les coudes avec leurs marchands en refusant d’encourager des commerçants de l’extérieur, comme cette boucherie de Saint-Tite. Il en a aussi appelé au jugement social par lequel un citoyen tenterait de faire comprendre à un voisin ou une belle-sœur, à titre d’exemple, qu’avant d’encourager un commerce d’une autre région, on se doit d’aider les nôtres.

Les règles entourant le commerce itinérant ont pourtant été renforcées afin d’empêcher des liquidateurs de chaussures ou de manteaux de s’installer temporairement dans un local pour vendre leurs produits, comme ç’a déjà été le cas. « Malheureusement, il y a toujours des fins finauds qui réussissent à (les contourner) », a fait remarquer le DG.

Livrer à domicile

Président de la Chambre de commerce et d’industrie de Manicouagan, Antonio Hortas est intervenu pour rappeler aux élus que le principe de la vente itinérante, c’est quelqu’un qui frappe aux portes, ce qui est loin d’être le cas avec le distributeur de viandes.

Le président Hortas a suggéré que la réglementation municipale soit modifiée de façon à ce que les ventes en ligne de ce genre soient permises à la condition que la livraison se fasse aux domiciles, comme le font d’autres commerçants, notamment Ameublement Tanguay.

« Il faut penser à mettre suffisamment de barrières à l’entrée, une après l’autre, une après l’autre, pour compliquer la vie à des gens qui viennent de l’extérieur, avec respect pour leur volonté à gagner des sous, mais pas au détriment des commerçants qui eux paient des taxes, eux font l’effort de payer du chauffage, d’avoir des employés et de contribuer à la vie économique de Baie-Comeau. »

 

 

 

 

Partager cet article