Pourquoi devrais-je voter pour vous?

Par Raphaël Hovington 6:00 AM - 29 octobre 2021
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Qui de Marcel Furlong ou de Cyrille Boucher sera élu préfet de la MRC de Manicouagan le 7 novembre? Montage photo Le Manic

J’ai fait un rêve! Dans mon ancienne vie, je n’aurai pas hésité à décrocher le combiné du téléphone pour demander à chacun des deux candidats au poste de préfet de la MRC de Manicouagan : « pourquoi devrais-je voter pour vous le 7 novembre prochain? »

Mon ancienne vie est loin derrière moi, mais cela ne m’empêche pas de poser la question tout comme chacun des électeurs et des électrices de la belle région de Manicouagan devrait le faire avant de s’enfermer dans l’isoloir pour exercer son droit, mais aussi son devoir de citoyen et de citoyenne, de choisir le monde dans lequel ils veulent évoluer au cours des quatre prochaines années.

Si je tentais l’exercice auprès du préfet sortant, Marcel Furlong, que croyez-vous qu’il me répondrait? Sans doute que la Manicouagan doit tout mettre en œuvre pour se développer sur le plan économique et éviter la dévitalisation de plusieurs de ses magnifiques localités, mais trop petites pour constituer de réelles sources d’attraits pour de nouvelles familles. Si on veut repeupler certains de nos villages, il faut absolument intéresser des développeurs et des investisseurs, mais aussi comprendre et expliquer ce phénomène migratoire.

Dans cette perspective, il ferait certainement valoir qu’il s’implique dans le développement économique depuis plusieurs années, ayant même occupé la prestigieuse fonction de président-directeur général d’Innovation et développement Manicouagan. Il pourrait aussi dérouler son curriculum vitae pour rappeler ses implications passées

Son adversaire, Cyrille Boucher, quant à lui, pourrait invoquer sa jeunesse et son désir de voir la Manicouagan, où il possède une petite entreprise depuis 2016, se transformer d’un coup de baguette magique. Il reproche au milieu politique de ne pas écouter le milieu économique, et à ce dernier de ne pas être à l’écoute des citoyens. Qu’en pensez-vous? Entre la continuité, qui semble claire et rassurante, et le changement, en apparence flou et incertain, c’est là que la petite croix que l’on pose dans l’isoloir sur un bulletin de vote prend toute son importance.

Rassurez-vous, je ne vous dirai pas pour qui voter car vous êtes suffisamment au fait de l’actualité et des défis que pose notre région pour choisir celui qui mènera la barque durant quatre ans. N’oublions pas que la course à cette fonction avait attiré trois candidats de grande valeur en 2017 et que c’était la première fois qu’un préfet était soumis au vote universel dans notre territoire, ceux de la Minganie ayant toujours élus à défaut d’opposition.

Onze municipalités orphelines

Parmi ces 11 localités orphelines, on en trouvait deux sur la Côte-Nord. Le processus électoral est relancé à Blanc-Sablon pour combler le poste de maire (12 décembre) tandis que l’appel du directeur général de Pointe-Lebel a été entendu. Chez lui, la situation était même critique. Il n’y avait aucun candidat à la succession du maire sortant, Normand Morin, ni dans trois des six districts électoraux. Les autres avaient été élus sans opposition. Si cette situation n’avait pas été corrigée, il est à se demander si la municipalité risquait une mise en tutelle.

Comment expliquer une telle tiédeur face à cet engagement citoyen dans le premier niveau de gouvernement de proximité, le plus important pour les contribuables? Même s’il laisse un bel héritage, ayant pavé la voie à un règlement dans l’épineux dossier de l’eau potable des parcs Langlois et Murray, le maire sortant avait choisi de ne pas se représenter en raison de la « lourdeur bureaucratique » et des critiques malsaines sur les réseaux sociaux. La charge de travail est considérable, surtout pour un maire à temps partiel. On ne peut que féliciter les deux candidats à la mairie et les neuf autres aux trois postes de conseillers d’avoir su surmonter de telles appréhensions pour s’offrir à servir leurs concitoyens.

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