26 avril 2024
La récente déclaration du ministre Pierre Fitzgibbon au sujet du parc industriel Jean-Noël-Tessier a été une véritable musique aux oreilles du maire Yves Montigny, qui y voit une la possibilité d’accélérer le développement de la phase 3 grâce à un éventuel soutien financier de Québec.
M. Fitzgibbon était de passage à Baie-Comeau au début de la semaine dernière, où il a notamment déjeuné avec des membres de la Chambre de commerce et d’industrie de Manicouagan (CCIM), un événement auquel les médias n’étaient pas conviés. C’est à cette occasion qu’il s’est commis en relation avec le parc industriel en répondant à une question.
Selon le maire de Baie-Comeau, le ministre de l’Économie et de l’Innovation a admis que dans les parcs industriels au potentiel intéressant, les travaux de raccordement des services publics, comme les réseaux d’aqueduc et d’égouts et l’électricité, et le déboisement devaient être réalisés même avant l’arrivée de promoteurs, car cela permet justement d’attirer plus facilement des entreprises.
« M. Fitzgibbon a répondu que sa vision avait évolué avec le temps. Il a dit j’ai évolué. Je le vois qu’il faut le faire, qu’il faut soutenir des investissements. On ne le fait pas partout. On le fait où il y a du potentiel et à Baie-Comeau, il y a du potentiel », a mentionné Yves Montigny, tout heureux. Il s’est ensuite fait confirmer par le ministre s’il avait bien saisi la teneur de ses propos.
D’après le maire, M. Fitzgibbon a cité en exemple le cas de Bécancour où, une fois les infrastructures publiques installées, le parc industriel est devenu attrayant et les promoteurs s’y sont établis.
Au travail!
L’équipe du développement économique de la Ville de Baie-Comeau est au travail depuis la semaine dernière afin d’élaborer un projet à soumettre au ministère de l’Économie et de l’Innovation.
Pour le moment, la poursuite du développement du parc Jean-Noël-Tessier stagne. Le nouveau bâtiment de l’entrepreneur Roland Munger s’y trouve. Il y a aussi le terrain acquis par Mason Graphite, mais qui reste toujours à l’état brut.
L’entreprise Hy2gen, qui caresse un mégaprojet de près d’un milliard de dollars canadiens pour l’aménagement à Baie-Comeau d’un site de production et de stockage d’ammoniac vert, est de celles qui ont des visées sur le parc industriel. Une centaine d’emplois pourrait être créée.
« Si on pouvait développer les terrains prêts à construire, il y aurait beaucoup plus de chance qu’il (Hy2gen) se réalise rapidement », fait remarquer le maire Montigny. « Moi, je ne veux pas l’échapper Hy2gen », a-t-il poursuivi, en rappelant que l’entreprise lorgnait une autre région du Québec avant de connaître les grands avantages de Baie-Comeau pour elle.
L’œuf ou la poule
Du côté de la corporation Innovation et Développement Manicouagan, Guy Simard, directeur du développement industriel, accueille également avec ravissement la déclaration du ministre Pierre Fitzgibbon. « On a senti que le ministre considérait notre territoire à fort potentiel. »
Selon M. Simard, en matière de développement de terrains industriels, c’est souvent le principe de l’œuf ou la poule et c’est malheureux. Sans promoteurs confirmés, le gouvernement hésite à soutenir financièrement la construction des infrastructures publiques et sans terrains prêts à la construction, plusieurs investisseurs regardent ailleurs. « C’est un cercle vicieux qu’on doit casser », a insisté M. Simard.
