Gilles Courteau ferme sur les modifications aux arénas de la LHJMQ

Par Steeve Paradis 5 février 2019
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Le commissaire Gilles Courteau et le maire Yves Montigny posent avec la Coupe Memorial et la Coupe du président. Photo Vincent Éthier

Baie-Comeau – Lors de son passage à Baie-Comeau dans sa tournée du 50e anniversaire de la Ligue de hockey junior majeur du Québec, le commissaire Gilles Courteau s’est montré ferme sur l’obligation de modifier les arénas du circuit d’ici 2021 pour une question de sécurité, même si le maire Yves Montigny a déjà déclaré que la Ville n’aurait pas les moyens de compléter ces travaux.

« Les travaux se limitent aux changements de bandes, de baies vitrées et de l’éclairage. Il n’y a aucun autre changement demandé », a confié M. Courteau, ajoutant au passage que ces travaux doivent être complétés dans tous les arénas du circuit au terme d’un processus de trois ans, soit pour le 31 mai 2021.

« On ne peut pas dire combien ça va coûter, car ça peut varier tout dépendant de l’aréna et de sa configuration. Il va y avoir des évaluateurs qui vont faire le tour de chaque aréna pour estimer les coûts », d’ajouter le commissaire, en signalant que jusqu’ici, sa tournée l’a conduit dans 11 des 18 marchés de sa ligue, « et aucune équipe ne m’a dit que ce serait impossible de faire ces travaux d’ici mai 2021 ».

Quant à sa rencontre avec le maire Montigny, Gilles Courteau l’a qualifiée de positive et qu’en ce qui le concerne, le processus de modification du centre Henry-Leonard va s’enclencher. Le commissaire a aussi fait valoir que dans la Ligue de l’Ouest, les 22 équipes jouent dans des arénas avec les nouveaux standards de sécurité. « La Ligue de l’Ontario en est à sa deuxième année du processus et nous, (la LHJMQ), c’est notre première année », fait-il remarquer.

Calendrier réduit

Dans son entrevue avec Le Manic, M. Courteau a confié que l’an prochain, son circuit entreprendra une vaste étude afin de connaître les tenants et aboutissants d’une éventuelle réduction du nombre de matchs dans une saison, une possibilité parfois évoquée. On est toutefois loin d’une décision dans ce dossier. Rappelons que présentement, les équipes de la LHJMQ ont un calendrier de 68 parties en saison régulière.

« Avant de dire si c’est possible ou non, on veut avoir un portrait global qui démontrera les aspects positifs et négatifs d’une réduction du nombre de matchs et quels sont les impacts financiers. Cette étude permettra ensuite au Bureau des gouverneurs de prendre la meilleure décision possible. »

Dans la même foulée, Gilles Courteau a laissé entendre qu’une expansion des cadres du circuit au Québec n’est pas dans les cartons. Il aimerait bien ajouter éventuellement deux clubs dans le nord-est des États-Unis mais présentement, les meilleurs marchés sont occupés par la Ligue américaine et la Ligue de la côte est.

Pas de marché potentiel

« Au Québec, il n’y a pas de marché potentiel, il n’y a pas d’équipe à vendre et il n’y a pas de projet d’expansion. La priorité est de solidifier l’emplacement des équipes où elles se trouvent actuellement », a-t-il lancé.

« Les gens travaillent pour garder leur équipe et ils savent ce que ça représente, faire partie de la Ligue de hockey junior majeur du Québec. Le plus bel exemple est sûrement Trois-Rivières (qui a un projet avancé pour un nouvel amphithéâtre). Ils avaient un club, ils l’ont perdu (en 1992) et ils voient comment c’est difficile de revenir. »

Commissaire de la LHJMQ depuis 33 ans, Gilles Courteau est probablement le mieux placé pour évaluer la progression du circuit qu’il dirige. Sans vouloir manquer de respect aux proprios des débuts, il estime que « le plus gros changement des 25 dernières années, c’est la qualité des propriétaires qui ont joint les rangs de la ligue.

« Ça se reflète à tous les niveaux avec la qualité des entraîneurs, du personnel de soutien et du personnel administratif », a-t-il enchaîné. « Les proprios sont là pour les bonnes raisons et ça donne un bon produit, on offre un encadrement extraordinaire pour les joueurs et on a pratiquement doublé leur fonds d’études depuis 10 ans. De plus, on est la ligue au Canada qui perd le moins de joueurs au profit des États-Unis. »

Montigny aura le soutien de la Ligue

Le maire de Baie-Comeau assure qu’il aura le soutien du commissaire de la LHJMQ dans ses efforts pour financer les modifications au centre Henry-Leonard, tel qu’exigé par la ligue d’ici mai 2021.

« Lors de notre rencontre (samedi dernier à Baie-Comeau), M. Courteau a bien compris qu’on nous imposait des choses et qu’on ne pouvait pas refiler la facture aux citoyens », a fait valoir Yves Montigny, qui a convenu avec le commissaire que les deux hommes tenteront de dénicher des aides fédérale et provinciale.

« Les maires des villes qui veulent avoir du support gouvernemental là-dedans vont se réunir pour parler d’une seule voix et de son côté, M. Courteau fera aussi des démarches pour avoir l’écoute des gouvernements et nous ouvrir des portes », d’enchaîner le maire.

Ce dernier estime autour de 800 000 $ le coût des modifications qui devront être faites au domicile du Drakkar pour respecter les nouvelles exigences du hockey junior majeur canadien. Au passage, M. Montigny n’a pas hésité à rappeler que le gouvernement dirigé par Jean Charest a dévolu 200 M$ d’argent public pour la construction du Centre Vidéotron de Québec.

Pas de mauvaise foi

Si Yves Montigny estime que Gilles Courteau a bien compris ses doléances, l’inverse est aussi vrai. « On comprend pourquoi la ligue tient absolument à ces modifications. C’est surtout pour la protection des joueurs, notamment en ce qui concerne les commotions cérébrales. Il faudrait être de mauvaise foi pour ne pas accepter ça », a-t-il soutenu.

L’élu confie au passage qu’un partenariat fédéral-provincial-municipal dans ce dossier serait pertinent car la question de la sécurité des joueurs ne s’applique pas seulement aux athlètes de calibre junior majeur. « C’est aussi au bénéfice des jeunes du hockey mineur », conclut-il

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