Infractions et pare-chocs verts : les transporteurs scolaires de la Manicouagan s’en tirent pour le moment

Par Charlotte Paquet 11:47 AM - 21 avril 2022
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On aperçoit Mario Gallant, directeur général d’Autobus Manic et d’Autobus de l’Estuaire, peu de temps après l’arrivée des premiers autobus scolaires alimentés au propane en octobre 2020. Aujourd’hui, 25 véhicules aux pare-chocs verts distinctifs circulent dans la Manicouagan.

Les conducteurs d’Autobus Manic et d’Autobus de l’Estuaire n’ont pas encore goûté à la médecine de contrôleurs routiers plutôt zélés en raison de la couleur verte des pare-chocs de leurs autobus propulsés au propane et le directeur général des deux transporteurs, Mario Gallant, espère que ça n’arrive pas.

« On se croise les doigts pour que les contrôleurs routiers d’ici soient plus compatissants avec nous », réagit M. Gallant, devant la situation qui prévaut ici et là au Québec.

En effet, comme l’a rapporté Radio-Canada cette semaine, plusieurs conducteurs d’autobus scolaires au Québec se sont fait intercepter par des contrôleurs routiers lors d’opérations de vérification instaurées dans le cadre de moyens de pression pour le renouvellement de leur convention collective.

Ces derniers ont constaté que la couleur verte des pare-chocs contrevenait à la réglementation, qui prévoit plutôt des pare-chocs noirs ou gris foncé. À défaut de retirer les véhicules de la circulation, les transporteurs ont eu l’obligation de peinturer les pièces de la bonne couleur.

Pourtant, le fabricant d’autobus scolaires Girardin vend des véhicules alimentés au propane depuis cinq ans. Comme le souligne Mario Gallant, leurs pare-chocs distinctifs de couleur verte est un élément de sécurité qui permet aux pompiers d’être rapidement au fait de la présence de propane s’ils ont à intervenir sur un événement ou un accident.

La couleur verte des pare-chocs des autobus scolaires alimentés au propane permet aux pompiers d’adapter leur intervention en conséquence lors d’un événement ou d’un accident, comme ce fut le cas en janvier 2022 sur le boulevard La Salle, à Baie-Comeau.

Les sapeurs adaptent alors leurs procédures en conséquence, comme ce fut le cas lors d’une collision impliquant un autobus et un camion semi-remorque survenue sur le boulevard La Salle, à Baie-Comeau, à la fin de janvier 2022.

Depuis l’automne 2020

Vingt-cinq autobus au propane circulent dans la Manicouagan depuis l’automne 2020. Il y en aurait autour de 800 au Québec.

M. Gallant indique avoir été avisé en février de la non-conformité des pare-chocs verts par le Contrôle routier, un service qui relève de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ). Il a donc communiqué avec le fabricant, qui l’a rassuré en lui confirmant être en démarches avec le ministère des Transports et la SAAQ pour régler le problème.

Selon une communication de la Fédération des transporteurs scolaires que le directeur général a récemment reçue, la SAAQ aurait reconnu que les dispositions législatives encadrant les autobus scolaires n’incluent pas effectivement les pare-chocs verts, mais elle aurait ajouté : « Nous n’endossons pas certaines façons de faire ».

Dans l’esprit du directeur général d’Autobus Manic et d’Autobus de l’Estuaire, il n’est évidemment pas question qu’un éventuel changement de couleur des pare-chocs se fasse aux frais des transporteurs. « Au printemps, Girardin va nous donner une procédure. Ils les ont vendus comme ça. On ne veut pas payer pour ça », insiste l’homme, tout en rappelant l’aspect pourtant sécuritaire lié aux pare-chocs verts.

« On aime bien mieux mettre notre temps pour entretenir nos véhicules que de faire de la peinture », conclut M. Gallant.

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