Comité citoyen et démographie : des mois de travail et toujours pas de résultats

Par Charlotte Paquet 6:00 AM - 7 Décembre 2022
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Le comité citoyen mis en place par l’ex-maire Yves Montigny (à gauche) avait été fait en grande pompe. On aperçoit aussi les deux coprésident du comité composé de 18 personnes, Joannie Bergeron-Poudrier et Ivo Di Piazza. Photo archives

En mai 2021, un comité citoyen sur les enjeux démographiques à Baie-Comeau a été lancé en grande pompe. Son rapport, qui n’a jamais été rendu public, a plutôt été remis à la MRC de Manicouagan voilà plusieurs mois, ce que vient tout juste d’apprendre son préfet, Marcel Furlong.

L’ex-maire de Baie-Comeau, Yves Montigny, avait personnellement mis en place ce comité pour identifier les enjeux à la décroissance de la population et soumettre des solutions. Dix-huit citoyens provenant de tous horizons ont répondu à son appel. Parmi eux, deux coprésidents, Ivo Di Piazza, ex-maire de la ville et gestionnaire retraité du réseau de la santé sur la Côte-Nord, et Joannie Bergeron-Poudrier, directrice générale de la Caisse Desjardins de Manic-Outardes.

Initialement, M. Montigny visait le dévoilement des résultats des travaux du comité avant les élections municipales du 7 novembre 2021. Puis, début décembre, il confirmait que le comité citoyen s’apprêtait à déposer son rapport final après sept mois à une nouvelle entité permanente créée par la Ville de Baie-Comeau pour favoriser l’attraction.

Finalement, en mars 2022, l’ex-maire expliquait le retard dans le dévoilement des résultats ainsi : « Il y a beaucoup de choses là-dedans, des choses qui semblent applicables tout de suite, mais si on ne les met pas dans le bon ordre, il n’y a pas d’efficacité », avait-il mentionné au Manic.

Le journal est parvenu à obtenir quelques pans de ce rapport par l’entremise de M. Di Piazza. Ce dernier a accepté nous les livrer, tout en notant que le document n’appartient plus au comité. C’est d’ailleurs grâce à lui qu’on a appris qu’il avait été remis à la MRC.

Une bonne décision

Le rapport du comité a été déposé à l’automne 2021 à M. Montigny. « À un moment donné, j’ai demandé qu’est-ce qu’on va faire avec les résultats (des travaux du comité)? », explique le coprésident. Il a alors appris que les résultats allaient être transmis à la MRC, qui venait d’entreprendre une démarche similaire consacrée à l’attraction et la rétention. « C’est correct à mon avis. On s’est dit on ne travaillera pas en parallèle. »

M. Di Piazza assure que le comité citoyen n’aura pas travaillé dans le vide. « Non, non, non, il y a un bon quatre pages de constats. Au contraire, je pense que ça va alimenter le comité de la MRC. On a fait le tour au complet », indique-t-il.

Les membres ont identifié 17 grands enjeux pour renverser la vapeur du déclin démographique. Selon le coprésident, ils vont de l’accès à un médecin de famille et à une place en garderie, à l’entrepreneuriat, à la qualité de vie et à l’immigration, entre autres. Des solutions possibles ont aussi été apportées.

M. Di Piazza a aussi insisté sur le fait qu’il ne faut pas voir la baisse de population comme un problème, mais comme la conséquence à diverses réalités.

Le préfet ” ne savait pas “

Invité à réagir aux intentions de la MRC concernant le contenu du rapport produit par le comité citoyen, le préfet Marcel Furlong a reconnu qu’il lui était difficile de commenter. « Je ne savais même pas qu’on l’avait reçu », a-t-il noté.

Après y avoir jeté un œil après coup, M. Furlong considère que certains des constats se rapprochent des résultats d’une étude sur l’exode de la population réalisée en début d’année 2022 par la firme Léger pour le compte de la Chambre de commerce et d’industrie de Manicouagan, mais payée par la MRC.

Pour attirer des gens dans la Manicouagan et réussir à les retenir ou encore pour retenir ceux qui y résident depuis longtemps, certaines solutions sont dans la cour des municipalités, tandis que d’autres relèvent de la MRC. « Notre rôle est plus régional. On travaille sur des grands dossiers, comme les garderies, la main-d’œuvre dans les CPE et le logement », donne-t-il en exemple.

Marcel Furlong a confiance que les chantiers en cours portent leurs fruits puisque, dit-il, jamais la Manicouagan, dont Baie-Comeau, n’a travaillé en concertation à ce point-là.

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